Plus aucun cas de poliomyélite n’a été recensé en Belgique depuis 1979. L’Organisation mondiale de la Santé a déclaré que la maladie était éradiquée en Europe, en Amérique du nord, en Amérique du sud et en Océanie. Grâce à la vaccination, l’OMS espère une élimination totale de la maladie dans les prochaines années. Quelques foyers épidémiques persistent cependant dans certains pays.
La poliomyélite, c’est quoi ?
La poliomyélite, souvent appelée « polio », est une maladie qui touche principalement les enfants de moins de 5 ans. Elle peut provoquer des paralysies flasques aiguës, dont certaines entraînent le décès.
La poliomyélite est une maladie qui a pu être éradiquée en Belgique grâce à la vaccination obligatoire de tous les enfants depuis 1967. La population est aujourd’hui protégée grâce à une couverture vaccinale qui s’élève à 98% pour la 3ème dose.
Qu’est-ce qui cause la maladie ?
La poliomyélite est due à un virus qui se multiplie dans la muqueuse du pharynx et dans l’intestin. Le virus envahit ensuite le système nerveux, le cerveau et la moelle épinière, et entraîne ainsi une paralysie flasque aiguë en quelques heures. Il existe trois poliovirus qui peuvent être à l’origine de la maladie.
Comment attrape-t-on la maladie ?
Le virus de la poliomyélite est présent dans les selles des personnes infectées. La maladie se transmet principalement par voie féco-orale, en particulier lorsqu’on consomme de l’eau ou des aliments souillés par des excréments.
Le virus peut aussi être véhiculé par voie oro-orale, par exemple via la salive. La maladie se transmet également par voie respiratoire, lors de l’émission des sécrétions respiratoires diffusées dans l’air lors de la toux ou d’éternuements.
La poliomyélite est contagieuse. Il n’y a pas que les personnes malades qui sont susceptibles de transmettre le virus. Il peut aussi être transmis par des porteurs sains, chez qui le virus n’entraîne pas de symptômes. La propagation de la polio est surtout observée entre le malade et ses proches. De mauvaises conditions sanitaires et la proximité physique favorisent la transmission du virus.
La contagiosité est la plus élevée durant les 7 à 10 jours qui précèdent le début des symptômes et durant les 7 à 10 jours qui suivent. La transmission est possible tant que le virus persiste dans la salive et les matières fécales. Un malade ou un porteur sain peut ainsi excréter le virus durant 50 jours dans les selles et durant 15 jours dans la salive.
Quel est le temps d’incubation de la maladie ?
Le temps d’incubation est en moyenne de 7 à 14 jours, avec un minimum de 3 jours et un maximum de 35 jours.
Quels sont les symptômes de la poliomyélite ?
Dans 90% des cas, les personnes contaminées par le virus de la poliomyélite ne ressentent pas de symptômes.
Dans 4 à 8%, elles développent des symptômes qui font penser à une grippe : fièvre, maux de tête, raideur dans le cou et le dos, sentiment général de malaise.
1 à 2% des infections se manifestent sous formes neurologiques avec des paralysies flasques aiguës qui surviennent entre 6 et 8 jours après l’apparition des premiers symptômes. Ces paralysies ne touchent pas le corps de manière symétrique. En fonction de l’atteinte neuronale, leur localisation et intensité sont variables. Toutefois, les membres inférieurs sont généralement plus touchés. On constate alors une suppression des réflexes des membres atteints sans troubles sensitifs. L’installation de ces paralysies est en général brutale et survient en quelques heures. En remontant vers le haut du corps, elle est maximale en 3 à 5 jours. Ces paralysies mettent en cause le pronostic vital quand elles concernent les muscles respiratoires et/ou de la déglutition.
Quelles sont les personnes les plus à risque d’attraper la poliomyélite ?
- Les personnes qui évoluent autour d’un malade ou d’un porteur sain, partagent les mêmes toilettes et la même cuisine
- Les personnes qui vivent dans de mauvaises conditions d’hygiène, ce qui peut favoriser la transmission de la maladie.
- Les personnes qui migrent en Belgique depuis un pays où la poliomyélite circule toujours ou y est endémique.
Quelles sont les personnes les plus à risque de développer une forme grave ?
Les personnes dont les défenses immunitaires sont affaiblies par une maladie ou par un traitement, par exemple.
Quelles sont les complications éventuelles dues à la maladie ?
Dans 1 cas sur 200, la poliomyélite peut provoquer des paralysies irréversibles, qui occasionnent des handicaps de gravités diverses.
Si les muscles respiratoires ou ceux de la déglutition sont atteints par ces paralysies, la poliomyélite peut entraîner la mort du malade.
Existe-t-il un traitement contre la poliomyélite ?
Il n’existe pas de traitement contre la poliomyélite. On peut uniquement soulager les symptômes, en attendant un rétablissement après la phase aiguë de la maladie.
L’état du malade entraîne, en général, une hospitalisation de plusieurs semaines.
Que faire en cas de contact avec une personne infectée ?
En cas de contact proche avec une personne atteinte de polio, le médecin entreprend soit :
- Un rappel de vaccination si la dernière vaccination remonte à plus de 10 ans
- Une vaccination complète s’il y a des doutes sur le statut vaccinal réel
Un cas ou une suspicion de polio ne peut pas être uniquement géré par le médecin généraliste. La complexité de cette prise en charge, nécessite un encadrement et un suivi spécifique par des scientifiques spécialisés dans la matière.
L’application des mesures d’hygiène générales et spécifiques aux maladies à transmission par voie féco-orale est vivement conseillée.
Si la personne malade fréquente une collectivité (crèche, école, garderie, maison de repos…), les autorités sanitaires prendront des mesures de prévention pour limiter les risques de contamination.